En 2011, le gouvernement marocain a adopté une stratégie nationale de développement des énergies renouvelables (2011-2030); le but étant de réduire la dépendance de l’électricité importée de l’étranger, de protéger l’environnement, de réduire les émissions de CO2 et de lutter contre les changements climatiques. Cette orientation politique a été motivée, en particulier, par la quasi-absence de ressources en pétrole et de réserves de gaz naturel, mais également pour adhérer à une volonté mondiale visant à l’application des différents accords liés au développement durable.
Le Maroc est devenu une référence régionale à cet égard. Outre le fait d’abriter le dernier sommet mondial du climat à Marrakech (COP 22), le royaume a réalisé un ensemble d’investissements très conséquents dans le secteur des énergies renouvelables (exemple de la centrale solaire Noor, l’une des plus grandes au monde), profitant ainsi d’un très grand potentiel solaire ajouté à un potentiel éolien important (sur terre ferme et en mer). Il est prévu de produire 2000 MW d’énergie solaire et 2000 MW d’énergie éolienne à l’horizon 2020.
Du fait que le pays soit confronté à une augmentation de la demande d’énergie pour les années à venir (pour des raisons d’ordre démographique et d’évolution de la consommation énergétique de la société en particulier), ajoutée aux coûts considérables liés à l’import des hydrocarbures, la diversification de la combinaison énergétique par l’augmentation de la part des énergies renouvelables constitue une option incontournable pour le royaume. Par conséquent, le secteur affiche un potentiel prometteur pour la création de nouveaux emplois, et pourrait contribuer ainsi à l’absorption d’une partie de la population en chômage, notamment celle des jeunes, pour qui l’insertion professionnelle devient de plus en plus difficile.
Bien que le nombre et les types d’emplois pouvant être potentiellement créés dans le secteur des énergies renouvelables diffère selon le type d’énergie (l’énergie éolienne qui ne crée pas beaucoup d’emplois directs à l’opposé de l’énergie solaire), le marché marocain de l’emploi pourrait significativement bénéficier de la dynamique future de ce secteur. Un grand nombre d’emplois directs et indirects seraient liés aux activités d’installation, au fonctionnement et à la maintenance des projets, mais également à des activités connexes de recherche et développement, d’études-conseil, de promotion de l’énergie et du mécanisme de contrôle de l’énergie. Cette dynamique pourrait aussi avoir des effets d’entrainement sur d’autres secteurs de l’économie marocaine. Le secteur peut devenir une partie intégrante de l’économie du pays, intégré aussi bien à la chaîne d’approvisionnement en amont, telle que la production de composantes d’équipements, qu’à travers les services liés à l’énergie en aval, tels que la maintenance.
Selon, le Mediterranean Forum of Institute of Economic Sciences, le Maroc a le potentiel de créer jusqu'à 500 000 emplois dans le domaine des énergies renouvelables, et ce dès 2040. De ce fait, il est nécessaire d’adapter la formation aux besoins de ce secteur en créant des spécialités dédiées à cet effet (ouvriers, techniciens, ingénieurs, etc), ainsi que de faire corréler les stratégies des différentes parties prenantes à ce gros chantier (le Ministère de l'Energie, des Mines et du Développement Durable, le Ministère de l'Enseignement et de la Formation Professionnelles, la MASEN et l'AMEE notamment). Le gouvernement marocain est donc invité à intégrer le volet énergétique dans son nouveau plan de réforme de la formation professionnelle et d’agir de manière volontariste afin de fournir les compétences nécessaires, en quantité et en qualité, pour répondre aux besoins de ce secteur à fort potentiel.
Le Maroc ferait donc d’une pierre plusieurs coups : Réduire les coûts relatifs à sa forte dépendance énergétique extérieure, exploiter son énergie verte, respecter l’environnement, et bien entendu permettre à une partie non négligeable de ses jeunes de s’insérer professionnellement.